jeudi 30 novembre 2017

DINER DU CALENDRIER PIRELLI 2018 ... PHOTOS

PIRELLI: PRESENTATION A NEW-YORK DU CALENDRIER 2018 DE TIM WALKER

New York,  novembre 2017 — Aujourd’hui, le Calendrier Pirelli 2018 signé Tim Walker a été présenté au Manhattan Center de New-York. Avec cette 45ème édition, réalisée en mai dernier à Londres, le photographe britannique propose son style très personnel, avec des décors hors du commun et des motifs romantiques pour “revisiter” un des plus grands classiques de la littérature anglo-saxonne : Les Aventures d’Alice au Pays des Merveilles. Le récit en images de Tim Walker s’inspire non seulement de l’histoire fantastique de Lewis Carroll, mais aussi – et surtout – des illustrations commandées par l’écrivain à John Tenniel lors de la sortie de la première édition de l’œuvre en 1865 et qui, dans le Calendrier Pirelli 2018, sont reprises par les 28 clichés et les 20 différentes scènes d’un extraordinaire et nouveau Pays des Merveilles. ”L’histoire d’Alice – nous dit Walker – a déjà été racontée des milliers de fois et je voulais aller à la source de l‘imaginaire de Lewis Carroll afin de la raconter de nouveau, mais cette fois-ci à partir de son origine. Je désirais proposer un point de vue différent et original”. Pour donner sa propre interprétation des Aventures d’Alice au Pays des Merveilles, Walker a voulu un casting de 18 personnalités, certaines déjà très connues, d’autres en voie de l’être, parmi lesquelles on trouve des musiciens, des comédiens, des mannequins ou des militants politiques. Il s’agit donc de la top modèle australo-soudanaise Adut Akech, du mannequin et féministe engagée britannique d’origine ghanaise Adwoa Aboah, du sénégalais et allemand Alpha Dia, de l’acteur et mannequin américano-béninois Djimon Hounsou, du mannequin australo-soudanais Duckie Thot, de la militante d’origine gambienne, défenseur des droits des femmes Jaha Dukureh; et puis on y retrouve également le mannequin britannique King Owusu, le rappeur et chanteur américain Lil Yachty, l’actrice mexicano-kényane Lupita Nyong’o, la top modèle et actrice britannique Naomi Campbell, l’actrice, vedette de télévision et auteur-compositeur RuPaul, l’actrice américaine Sasha Lane, un autre rappeur, qui est aussi chanteur, compositeur, comédien, producteur discographique et homme d’affaires, Sean “Diddy” Combs, le mannequin américain Slick Woods, la modèle et avocate sud-africaine Thando Hopa, l’actrice comique, auteur et animatrice de télévision Whoopi Goldberg, le mannequin britannique Wilson Oryema et, pour finir, la styliste, designer et chanteuse britannique Zoe Bedeaux. Tous composent cette distribution all black, rappelant en cela celle de l’édition de 1987, quand le photographe britannique Terence Donovan immortalisa cinq magnifiques femmes parmi lesquelles la toute jeune Naomi Campbell (elle n’avait que 16 ans) et le mannequin, écrivain et militante Waries Dirie. Pour réaliser son Calendrier – après celui de Peter Lindberg l’année dernière -, Walker a voulu aussi s’entourer de deux autres artistes de premier plan : Shona Heath, directrice de la création et scénographe parmi les plus importantes en Grande-Bretagne, et l’icône de la mode, le styliste Edward Enninful qui a conçu les costumes magnifiques et sophistiqués de cette édition. C’est à Shona Heath que l’on doit les extraordinaires mises en scène et installations qui ont permis la narration créative de cette version des Aventures d’Alice au Pays des Merveilles. Certains éléments du récit qui font désormais partie de l’imaginaire collectif ont été ici bouleversés : par exemple, Lapin Blanc devient…noir, tandis que les roses rouges de la Reine de Cœur sont peintes en noir par les Cartes à jouer. “J’ai essayé de trouver encore d’autres choses à chambouler, de remettre en cause le sens de l’histoire et ses moments les plus marquants, de les diversifier le plus possible. Mais en réalité, notre message demeure très clair et profondément fidèle au récit original”, ajoute Shona Heath. A propos de sa collaboration au Calendrier de cette année, Enninful observe : “Il est très important de raconter l’histoire d’Alice aux nouvelles générations. Ses Aventures au Pays des Merveilles font écho au monde dans lequel nous vivons, les obstacles auxquels nous sommes confrontés et l’idée de célébrer la diversité. Dans mon enfance londonienne, je me suis souvent retrouvé dans un monde fantastique de légendes et de mystères. Alice a toujours été un de mes personnages préférés. Je me suis toujours senti à ses côtés durant tout son voyage au Pays des Merveilles, et tous les personnages extraordinaires qui le peuplent sont devenus des amis pour moi…enfin, presque tous, parce que l’horrible Reine et ses bourreaux ne le sont pas vraiment. Voir Alice noire aujourd’hui aide les enfants de toutes les races à se familiariser avec l’idée de la diversité dès leur plus jeune âge et à comprendre que la beauté revêt toutes les couleurs. Nous vivons dans un monde culturellement disparate. Des projets comme cet extraordinaire Calendrier Pirelli est la démonstration que l’espoir est encore permis dans une réalité qui, parfois, nous semble de plus en plus cynique.” Pour Robert Douglas-Fairhurst, professeur de littérature anglaise à l’université d’Oxford et membre de la Royal Society of Literature, auteur par ailleurs d’un essai intitulé Being Alice (joint en annexe de ce dossier de presse), “le refus de Tim Walker de réduire le Pays des Merveilles à des vestiges du kitsch victorien est intéressant”. Dans son ouvrage, Fairhurst souligne que "même si le nom de “Pays des Merveilles” semble indiquer un lieu magique et insouciant, c’est bien souvent la peur suscitée par certains passages du conte qui impressionne les jeunes lecteurs qui s’en approchent pour la première fois. Même Alice se sent menacée par son propre rêve. Presque toutes les créatures qu’elle y croise se révèlent plus farouches qu’affectueuses.” “Mais bien entendu, au cœur du Calendrier il y a les photographies d’Alice. Encore Alice. Ici, ce n’est plus une enfant, et elle est interprétée par un mannequin d’une beauté surnaturelle (Duckie Thot) dont l’histoire personnelle – ses parents soudanais ont trouvé refuge en Australie – fait d’elle l’incarnation parfaite et moderne de l’héroïne déracinée et inquiète de Carroll. En même temps, tout le Calendrier Pirelli démontre à la perfection que le récit de Lewis Carroll demeure un work in progress. Ce qui prouve bien que le Pays des Merveilles ne cesse d’évoluer.” Outre les photos prises dans le studio et pendant les shooting, les anecdotes et et les récits des personnages du Calendrier Pirelli 2018, le visiteur du site www.pirellicalendar.com pourra découvrir l’histoire de plus de 50 ans de The Cal grâce à des vidéos, interviews, clichés et textes inédits. pressoffice@pirelli.com www.pirelli.com www.pirellicalendar.com LE PHOTOGRAPHE TIM WALKER LE STYLISTE EDWARD ENNINFUL LA SCENOGRAPHE SHONA HEATH CASTING ADUT AKECH: LA REINE DES COEUR ADWOA ABOAH: TWEEDLEDEE ALPHA DIA: LE CINQ DE CŒUR/UN JARDINIER DJIMON HOUNSOU: LE ROI DE COEUR DUCKIE THOT: ALICE KING OWUSU: LE DEUX DE CŒUR :UN JARDINIER LIL YACHTY: LE PAGE DE LA REINE LUPITA NYONG’O: LE LOIR NAOMI CAMPBELL: UN BOURREAU DE LA REINE RUPAUL: LA REINE DE COEUR SASHA LANE: LE LIEVRE DE MARS SEAN “DIDDY” COMBS: UN BOURREAU DE LA REINE SLICK WOOD: LE CHAPELIER FOU THANDO HOPA: LA PRINCESSE DE COEUR WHOOPI GOLDBERG: LA DUCHESSE WILSON ORYEMA: LE SEPT DE COEUR/UN JARDINIER ZOE BEDEAUX: LA CHENILLE JAHA DUKUREH: UNE PRINCESSE DU PAYS DES MERVEILLES INTERVIEW DE TIM WALKER Pensez-vous que le moment était venu pour Tim Walker de faire un calendrier Pirelli? C’est une chose que j’ai toujours désiré faire, bien entendu. Je trouve intéressant le fait que quand on regarde une photo d’un Calendrier Pirelli, on sait tout de suite quand elle a été prise : c’est toujours très actuel. Et puis j’aime bien qu’il suffise de jeter un coup d’œil pour se rendre compte que les photographes ont pu librement exprimer toute leur imagination visuelle. Si vous êtes d’accord, on pourrait parler des processus psychologiques qui sont à la base de vos idées et de la façon dont vous avez commencé à les élaborer. L’histoire d’Alice a été racontée à l’infini ; il y a environ deux ans, un ami m’a offert le livre avec les illustrations originales que je n’avais jamais vues. Immédiatement, cela m’a ramené à Alice et à l’œuvre de Lewis Carroll. Je désirais revenir à la source de son imagination pour faire moi aussi ce récit, mais en partant de l’origine, sans me laisser influencer par l’interprétation de Walt Disney ou Tim Burton ; non, je voulais vraiment revenir au cœur de l’invention, exactement au moment où l’auteur a demandé à John Tennielf d’illustrer son œuvre. Vous dites qu’à l’origine, l’histoire était beaucoup plus sombre. Je crois qu’au cours des cinquante dernières années, pour des raisons culturelles, nous avons pris l’habitude d’édulcorer les contes. Les enfants comprennent et saisissent aussi bien le côté obscur que la légèreté. Et Lewis Carroll avait parfaitement compris cela, ce qui explique peut-être l’écho très puissant qu’a trouvé son histoire. Je ne dirais pas que votre travail doit être considéré comme sombre, mais d’aucuns en ont évoqué la beauté étrange. La beauté réside dans beaucoup de choses différentes ; il arrive que ce qui meurt et se décompose est beau, tout autant que ce qui vient de naître. Je trouve que c’est une erreur de ne se concentrer que sur le côté plus léger des choses. Quand une collaboration avec d’autres talents devient-elle pour vous une question surtout de sensations, de culture, de compréhension ? Au cours d’un shooting comme celui-ci, on apprend à obtenir le maximum des gens, à leur faire comprendre ce que l’on veut faire. C’est une véritable collaboration, on travaille tous ensemble pour saisir ce qu’il y a de mieux chez tout le monde, en vue de réaliser les plus belles photos possibles. Quand je pense à une image, je cherche toujours quelque chose de complètement nouveau pour moi. C’est ma priorité absolue. On essaie toujours de créer une photo que l’on n’a encore jamais vue, mais qui rappelle quand même quelque chose de déjà connu. Je suis convaincu que l’échange d’idées est vraiment très important. On observe le travail d’un photographe, d’un artiste, d’un cinéaste, une histoire déjà lue quelque part, puis on brasse le tout et quelque chose de complètement nouveau apparaît. La collaboration avec Shona Heath... Shona règne sur le studio, elle apporte beaucoup plus que ce que je suis capable de faire moimême. Par conséquent, si j’ai une idée en tête, elle la remet en cause, la questionne et me révèle des références dont je n’avais peut-être pas pris conscience auparavant. En outre, elle a un sens unique de la couleur et son travail sur les détails est incomparable. Diriez-vous que si un artiste n’est pas complètement sincère ou passionné par son projet, le public va s’en rendre compte? Pour moi, la photo est une sorte d’apparition, quelque chose de très magique et, dans un certain sens, d’intangible, qui n’existe pas vraiment, mais si l’on y croit vraiment, on parvient à lui donner vie et à la faire apparaître. Les photos qui marchent le mieux sont celles qui semblent simples. Quand elles sont trop travaillées, elles perdent de leur force ; je reste convaincu que les photos ont de la vie quand on peut y déceler comme un défaut, quand elles sont spontanées et qu’elles transmettent un sens de l’immédiateté. Cherchez vous à atteindre un état de grâce quand vous travaillez ? Parmi les photos les plus célèbres de tous les temps, il y en a qui ne sont pas du tout sophistiquées. Beaucoup de scènes de guerre gravées dans la mémoire collective correspondent à une fraction de seconde, et c’est ainsi qu’il faut faire de la photo à mon avis, à l’instinct, vite et dans le chaos. Une grande partie de mes clichés sont en quelque sorte des lettres d’amour aux œuvres de mes prédécesseurs, et je me sens comme une passerelle entre le présent et le passé. Mon travail est un geste de reconnaissance pour ceux qui ont innové avant moi. Revenons un peu au casting : pensez-vous qu’un équilibre intéressant s’est créé avec les personnes avec lesquelles vous aviez déjà collaboré ? Les scènes entre Sean “Diddy” Combs et Naomi ont été quelque peu chaotiques. Un chaos positif et souhaitable. Dans mon métier de photographe, j’ai découvert que c’est lorsqu’on ne maîtrise pas complètement la situation que l’on donne le meilleur de soi. Parce qu’on travaille à l’instinct et on saisit au vol tout ce qui se passe. Dans un shooting, il n’y a pas de place pour des idées, des interprétations culturelles ou quoi que ce soit de dense. On ne peut pas se présenter au studio et prendre son appareil en se posant trop de questions sur ce que cela va donner…. L’instinct, c’est vraiment ça l’essentiel. Pensez-vous avoir obtenu ce que vous vouliez avec le Calendrier ? Un photographe n’est jamais satisfait, le résultat pourrait être différent, mais je suis très content de mes images, j’en suis vraiment fier. INTERVIEW DE SHONA HEATH Comment avez-vous créé les scénographies du Calendrier de cette année ? Nous sommes toujours partis des illustrations de John Tenniel et nous avons approfondi tout ce qu’il y a dans le scénario pour voir comment on pouvait en tirer une espèce de tableau crédible. Ensuite, nous avons décomposé le tout en éléments et matériaux ; bien évidemment, on ne pouvait pas trouver de dodo, donc il fallait trouver une solution pour en recréer un. Pour finir, nous avons décidé de faire un collage de plusieurs fragments de dodo trouvés dans des banques d’images. J’avais un héron en céramique dans mon atelier, et nous l’avons pris en photo. On a récupéré l’aile et on l’a ajoutée, ce qui était pertinent compte tenu des éléments plus sculpturaux et architecturaux que j’avais inclus dans ma mise en scène. Il fallait que notre dodo s’adapte bien à notre univers, on ne pouvait pas se borner à reprendre une vieille image quelconque d’un dodo, il nous fallait la meilleure. En quoi votre version de l’histoire d’Alice se différencie-t-elle des autres ? Nous avons tous vu cette histoire des milliers de fois dans notre vie et nous nous sommes demandé ce que la nôtre allait pouvoir apporter dans un contexte différent. Grâce au casting qui ne comprenait que des personnes de couleur, nous avons pu nous amuser à bouleverser certains épisodes ou personnages du conte, comme par exemple le lapin qui d’habitude est blanc et que nous avons voulu noir. Et puis, il y a aussi la célébrissime scène des jardiniers-cartes à jouer qui, dans l’histoire originale, peignent des roses blanches en rouge, et qui, chez nous, en peignent des rouges en noir. J’ai essayé de trouver encore d’autres choses à chambouler, de remettre en cause le sens de l’histoire et ses moments les plus marquants, de les diversifier le plus possible. En réalité, notre message demeure très clair et profondément fidèle au récit original. Comment avez-vous essayé d’établir des liens entre les personnages et les scénographies ? Je crois que la façon dont les personnages s’intègrent dans la scénographie dépend surtout du récit, des univers et des tableaux que nous voulions créer. Notre organisation n’était pas toujours figée et nous avons modifié la distribution des rôles ; par exemple, si la personne que nous avions pressentie pour incarner le roi ne convenait pas, on lui faisait jouer un autre personnage. On a dû s’adapter. Vous aspiriez à faire ce genre de travail ? Nous avions du temps, des ressources et une base de travail formidable. Le concept aussi était fantastique, nous ne devions faire de publicité pour rien. La seule chose qu’on nous demandait était de raconter une histoire merveilleuse en étant créatifs. Et pour des créateurs, il n’y a rien de mieux ; oui, j’estime avoir eu beaucoup de chance. INTERVIEW DE EDWARD ENNINFUL Comment vous êtes-vous trouvé impliqué dans le projet du Calendrier de cette année ? Tim m’a appelé et m’a dit qu’il travaillait à un projet pour Pirelli. Il m’a demandé si cela m’intéressait et naturellement, s’agissant de Pirelli et de Tim Walker, je n’ai pas hésité une seconde. Ensuite, il m’a expliqué la teneur du travail et j’ai été totalement séduit. L’idée de raconter de nouveau l’histoire d’Alice, mais uniquement avec des personnages de couleur, me semblait très simple. C’est ça qui est bien avec Tim, il n’y a que lui pour imaginer quelque chose d’aussi incroyable. L’idée m’a emballé et à partir de là, j’ai trouvé le projet passionnant. Et tous les univers créés par Tim sont fantastiques et mythiques. On avait des croquis magnifiques et Tim sait trouver les bons mots, du genre : “Pour Alice et le casting, pense aux années 80 au Japon” m’a-t-il dit. J’ai donc imaginé des formes éloignées du corps, très épaulées, des tailles très cintrées, dans des nuances de marron. Je devais éviter certaines couleurs. Ce fut un voyage magique, typique de Tim. C ‘était vraiment incroyable. Je suis absolument ravi d’avoir participé à ce travail. Je pense que cette Alice au Pays des Merveilles revisitée est parfaite pour l’époque que nous vivons, avec tout ce qui se passe dans le monde et tous les discours sur la diversité. Ce projet a permis à Pirelli de vraiment participer au débat actuel. C’est aussi pour cela que cette collaboration avec Tim et Pirelli m’a paru géniale, on a là un projet tout à fait cohérent avec le Zeitgeist. Dans le cadre de cette collaboration avec Shona et Tim, vous vous occupiez des costumes ; vous êtes-vous sentis très unis? Pour certaines scènes, j’ai travaillé avec Shona car il nous fallait créer un univers où les vêtements relevaient du monde du costume tout en restant ancrés dans la réalité. Par exemple, Puff porte un magnifique ensemble rouge et chausse ses propres bottes. Quant à Naomi, elle revêt une sorte de cage sur un tissu en latex. Il était très important que tout soit lié au monde actuel. Les Cartes à jouer portent des chaussures de tennis. Bref, Shona et moi avons vraiment travaillé en étroite collaboration. Votre créativité à tous les trois a été décidément inspirante. Quand on est dans un studio pour des séances photo, on cherche toujours l’image juste, et j’ai l’impression que Tim l’a trouvée dès les vingt premières minutes. Par la suite, on en a reparlé. Cette recherche peut parfois demander une demi-journée, ou même deux jours dans certains cas, mais là, l’univers avait été si soigneusement pensé à l’avance - et dans les moindres détails – qu’au moment même où Alice était dans sa cage, l’image était toute prête. C’est rare. Etes-vous satisfait du casting ? Ce fut un rêve que de pouvoir rencontrer certaines de mes idoles, comme Whoopi Goldberg, RuPaul et Puff ; incroyable ce casting et seul Pirelli pouvait réunir tous ces gens. J’ai pu m’entretenir avec chacun d’entre eux et tous attachent une grande importance au Calendrier. Quand Whoopi a reçu le coup de fil, elle s’est tout de suite dit “Oh mon Dieu ! Pourquoi moi ?”. Tous étaient aux anges d’avoir été sollicités. Je me souviens que Puff a dit “Ca va être absolument incroyable, et tous ceux qui ne sont pas là vont être furieux ou très jaloux.” Pendant quelques jours, j’ai eu l’impression de vivre dans une ruche en pleine activité, et je pense que c’est dans ce genre de condition que l’on travaille le mieux, quand on est pleinement concentré. Vous avez dit : “Je ne peux pas débarquer comme ça et présenter au hasard des vêtements pour une photo, j’ai besoin d’avoir une idée du personnage qui va les porter, qui il est, d’où il vient. C’est un peu comme des enfants qui jouent à la poupée et créent des personnages ; en cela, la mode m’a bien aidé.” Si j’ai un personnage, les possibilités sont infinies. Cela a été le cas quand Tim m’a appelé pour me dire qu’il s’agissait “ de raconter de nouveau Alice, mais avec un casting complètement noir.” Je la voyais déjà, je l’imaginais mise en scène dans tous les décors et cette idée du personnage m’a permis d’apporter beaucoup plus à l’image. C’est ce qu’il y a de plus important pour moi, le personnage avant tout le reste. Duckie (Thot) a quelque chose de magnétique. Oui, magnétique, magique. Elle a quelque chose d’extra-terrestre, qui glisse entre les doigts ; elle est présente tout en étant dans une autre dimension. C’est le talent des grandes stars. Elle était tout simplement incroyable, imperturbable, toujours dans son personnage. Elle était Alice. Je me souviens quand Tim m’a appelé pour me dire : “Ecoute, j’ai pensé à cette fille.” Je lui ai répondu : ‘C’est exactement la personne qu’il te faut ‘ et le lendemain, j’ai reçu un mail où il me disait que j’avais absolument raison.” Est-ce que c’est très important de rêver dans le monde d’aujourd‘hui ? Je crois toujours au pouvoir de l’imagination et de la créativité. Plus que jamais même. Quand on voit l’état du monde dans lequel nous vivons, je suis convaincu que nous avons besoin d’imagination et de rêve. On a besoin d’évasion. On a besoin de gens qui nous sortent de l’âpreté quotidienne du monde actuel, et donc oui, aujourd’hui plus que jamais, on a réellement besoin de rêver. TIM WALKER — BIOGRAPHIE Au fil des mois, et pendant plus de dix ans, les photos de Tim Walker ont fasciné les lecteurs de Vogue. Son style immédiatement reconnaissable se caractérise par des mises en scène très originales et des thèmes romantiques récurrents. Après quinze années exclusivement consacrées à la photo, Tim Walker a récemment abordé le monde du cinéma. Né en Angleterre en 1970, Walker s’est passionné pour la photo lorsqu’il travaillait aux archives de Condé Nast à Londres où, avant ses études universitaires, il s’occupait du fonds de Cecil Beaton. Après trois ans à l’Exeter College of Art, dont il est sorti avec en poche son diplôme avec mention, Walker se hisse à la troisième place au concours Young Photographer of the Year du quotidien The Independent. Après ses études, il commence à travailler en 1994 comme assistant freelance à Londres, avant de déménager à New York pour devenir l’assistant à plein temps de Richard Avedon. A son retour en Grande-Bretagne, il réalise des portraits et des photos de reportages pour la presse anglaise. A 25 ans, il signe ses premières photos de mode pour Vogue, et continue depuis lors à collaborer avec les éditions britannique, italienne, américaine du célèbre mensuel, ainsi qu’avec W Magazine et LOVE Magazine. C’est le Design Museum de Londres qui accueille sa première exposition en 2008, en concomitance avec la sortie de son livre Pictures aux éditions teNeues. En 2010 il réalise son premier court métrage, The Lost Explorer, présenté au Festival du Film de Locarno, et en 2011, il remporte le premier prix du court métrage au Chicago United Film Festival. En 2012, il inaugure sa première exposition de photos, intitulée Storyteller, à la Somerset House de Londres ; encore une fois, en coïncidence avec la sortie de son livre éponyme chez Thames & Hudson. En outre, en collaboration avec Lawrence Mynott et Kit Hesketh-Harvey, Walker publie en 2013 The Granny Alphabet, un exceptionnel recueil de portraits et d’illustrations en l’honneur des grand-mères. En 2008, Walker reçoit l’Isabella Blow Award for Fashion Creator du British Fashion Council, puis en 2009, l’Infinity Award de l’International Center of Photography. Il est membre honoraire depuis 2012 de la Royal Photographic Society. Le musée Victoria & Albert et la National Portrait Gallery de Londres conservent quelques-unes de ses photos dans leurs collections permanentes. Tim vit à Londres. SHONA HEATH — BIOGRAPHIE Shona Heath est une scénographe et une créatrice de tout premier plan en Grande-Bretagne Connue depuis longtemps pour ses collaborations avec Tim Walker et d’autres photographes de la mode actuelle (notamment Craig McDean, Inez & Vinoodh, Paolo Roversi et Jackie Nickerson), elle a été très prolifique ces dix dernières années dans le domaine de l’image de mode et de la narration contemporaine. Shona a marqué de sa patte magique le monde de la mode, de l’édition et de la publicité, dessinant également des costumes pour les sujets les plus divers. Toujours très présente dans la mode, l’art et le cinéma, elle est énormément sollicitée. Elle collabore avec Marni depuis 2015, et réalise pour la marque des lieux et architectures créatifs magnifiquement colorés, concentrés sur un utilisation féminine et contemporaine de l’espace. On pourrait dire de son art que c’est un jeu sur les proportions et les couleurs, sorte d’équilibre entre le raffiné et le brut, une utilisation expérimentale des matières, toujours à l’enseigne de la féminité. Les motifs et inspirations du monde naturel apparaissent de toute évidence dans l’ensemble de ses œuvres. Avec sa façon toute personnelle et joyeuse d’aborder les espaces et les installations, Shona a également signé de splendides vitrines pour Barneys New York, Harrods, Colette, J Crew, H&M, Dior et autres. Après son diplôme de Fashion Design (obtenu en 1997 à l’université de Brighton) elle a travaillé dans de nombreuses disciplines telles que la sculpture en papier, la peinture, la création de costumes, la photographie, le cinéma, la direction artistique, les installations, le design d’expositions, pour ne citer que ceux-là. Parmi ses références artistiques, éditoriales et commerciales, on relève ses collaborations avec Vogue America, Vogue UK et Italia, Miu Miu, Prada, Christian Dior, Another Magazine, 032c, Bjork, Hermès, Mulberry, le V & A Museum, Topshop, Pop Magazine, Dazed & Confused, Qvest, Showstudio, Michael Halpern… et ce n’est pas fini ! Shona travaille dans son atelier de Dalston, Londres. EDWARD ENNINFUL — BIOGRAPHIE Edward Enninful OBE (Chevalier de l’Empire Britannique) entame une carrière prolifique à l’âge de 18 ans lorsqu’il est nommé directeur de la Mode de i-D, devenant ainsi le plus jeune directeur d’un important magazine international. En 1998, il prend les fonctions de directeur-adjoint Mode de Vogue Italia, et en 2005 de Vogue America. En 2011, Enninful prend la direction Mode et Style de W Magazine, et en août 2017 celle de Vogue UK. Parallèlement à un travail important dans l’édition, Enninful marque de son empreinte très personnelle un grand nombre de campagnes publicitaires et défilés pour Gucci, Christian Dior, Versace, Lanvin, Dolce & Gabbana, Jil Sander, Giorgio Armani, Mulberry, Comme des Garçons. Tout au long de sa carrière, Edward a toujours promu la diversité dans le monde de la mode, repoussant constamment les limites de l’expression artistique et réalisant au fil des années quelques-unes des couvertures les plus iconiques du secteur. CALENDRIER PIRELLI : PHOTOGRAPHES, LIEUX ET MODÈLES 1964 Robert Freeman à Majorque, Espagne Jane Lumb, Sonny Freeman Drane, Marisa Forsyth 1965 Brian Duffy à Monaco et sur la Côte d’Azur, Sud de la France Pauline Dukes, Annabella, Virginia, Pauline Stone, Jeannette Harding 1966 Peter Knapp à Al Hoceima, Maroc Shirley Ann, Sue 1967 non publié 1968 Harri Peccinotti à Djerba, Tunisie Ulla Randall, Elisa Ngai, Pat Booth, Jill La Tour 1969 Harri Peccinotti à Big Sur, Californie 1970 Francis Giacobetti à Paradise Island, Bahamas Alexandra Bastedo, Anak, Pegga, Paula Martine 1971 Francis Giacobetti en Jamaïque, Grandes Antilles Caileen Bell, Angela McDonald, Kate Howard, Christine Townson, Gail Allen 1972 Sarah Moon à la Villa Les Tilleuls, Paris Suzanne Moncurr, Mick Lindburg, Boni Pfeifer, Inger Hammer, Magritt Rahn, Barbara Trenthan 1973 Brian Duffy à Londres, Angleterre Erica Creer, Sue Paul, Nicki Howorth, Kubi, Nicky Allen, Jane Lumb, Kate Howard, Vida, Penny Steel, Kari Ann, Elizabeth, Vicky Wilks 1974 Hans Feurer aux Seychelles, Afrique Eva Nielson, Kim, Marana, Chichinou, Kathy Cochaux 1975 - 1983 non publiés 1984 Uwe Ommer aux Bahamas, Amérique Centrale Angie Layne, Suzy-Ann Watkins, Jane Wood, Julie Martin 1985 Norman Parkinson à Édimbourg, Écosse Anna, Cecilia, Iman, Lena, Sherry 1986 Bert Stern dans les Cotswolds, Angleterre Julia Boleno, Jane Harwood, Louise King, Deborah Leng, Suzy Yeo, Beth Toussaint, Gloria, Joni Flyn, Caroline Hallett, Samantha, Juliet, Clare Macnamara 1987 Terence Donovan à Bath, Angleterre Ione Brown, Colette Brown, Naomi Campbell, Gillian De Turville, Waris Dirie 1988 Barry Lategan à Londres, Angleterre Hugo Bregman, Briony Brind, Victoria Dyer, Nicola Keen, Kim Lonsdale, Sharon MacGorian, Naomi Sorkin, Carol Straker 1989 Joyce Tennyson aux Polaroid Studios, New York Lisa Whiting, Nicky Nagel, Dannielle Scott, Brigitte Luzar, Gilda Meyer-Nichof, Kathryn Bishop, Susan Allcorn, Susan Waseen, Rosemarie Griego, Akura Wall, Gretchen Heichholz, Rebecca Glen 1990 Arthur Elgort à Séville, Espagne Laure Bogeart, Laurie Bernhardt, Christina Cadiz, Anna Klevhag, Florence Poretti, Debrah Saron 1991 Clive Arrowsmith en France Alison Fitzpatrick, Lynne Koester, Monika Kassner, Paola Siero, Nancy Liu, Katherina Trug, Jackie Old Coyote, Tracy Hudson, Rachel Boss, Carole Jimenez, Saskia Van Der Waarde, Rina Lucarelli, Susie Hardie-Bick 1992 Clive Arrowsmith à Almeria, Espagne Alison Fitzpatrick, Julienne Davis, Judi Taylor 1993 John Claridge aux Seychelles, Afrique Christina Estrada, Barbara Moors, Claudie 1994 Herb Ritts à Paradise Island, Bahamas Karen Alexander, Helena Christensen, Cindy Crawford, Kate Moss 1995 Richard Avedon à New York, États-Unis Nadja Auermann, Farrah Summerford, Naomi Campbell, Christy Turlington 1996 Peter Lindberg à El Mirage, Californie, États-Unis Eva Herzigova, Nastassja Kinski, Kristen Mc Menamy, Navia, Carre Otis, Tatjanna Patitz 1997 Richard Avedon à New York, États-Unis Honor Fraser, Ling, Cordula, Sophie Patitz, Ines Sastre, Waris Dirie, Anna Klevhag, Monica Bellucci, Gisele, Kristina, Tatiana, Irina, Jenny Shimizu, Marie Sophie, Brandy, Julia Ortiz, Nikki Uberti 1998 Bruce Weber à Miami, États-Unis Tanga Moreau, Stella Tenant, Milla Jovovich, Charolyn Murphy, Eva Herzigova, Patricia Arquette, Shalom Harlow, Kristy Hume, Elaine Irwin Mellencamp, Georgina Grenville, Kiara, Rachel Roberts, Daryl Hannah. Invités : Dermot Mulroney, Fred Ward, Ewan Mc Gregor, Dan O’Brien, BB King, Sonny Rollins, Bono, Paul Cadmus, Francesco Clement, John Malkovich, Kelly Slater, Kris Kristofferson, Robert Mitchum. 1999 Herb Ritts à Los Angeles, États-Unis Chandra North, Sophie Dahl, Karen Elson, Michele Hicks, Carolyn Murphy, Shirley Mallmann, Laetitia Casta, Audrey Marnay, Elsa Benitez, Bridget Hall, Angela Lindvall, Alek Wek 2000 Annie Leibovitz à Rhinebeck, New York, États-Unis Lauren Grant, June Omura, Mireille Radwan-Dana, Laetitia Casta, Alek Wek, Julie Worden, Jacqui Agyepong, Marjorie Folkman 2001 Mario Testino à Naples, Italie Gisele Bundchen, Aurelie Claudel, Karen Elson, Rhea Durham, Marianna Weickert, Fernanda Tavares, Angela Lindvall, Ana Claudia Michael, Lisa Winkler, Noemi Lenoir, Frankie Rayder, Carmen Kass 2002 Peter Lindbergh à Los Angeles, États-Unis Lauren Bush, Erika Christensen, Amy Smart, Bridget Moynahan, James King, Shannyn Sossamon, Selma Blair, Kiera Chaplin, Brittany Murphy, Monet Mazur, Rachel Leigh Cook, Mena Suvari, Julia Stiles 2003 Bruce Weber dans le Cilento et à Paestum, Italie Jessica Miller, Lisa Steiffert, Heidi Klum, Isabeli Fontana, Mariacarla Boscono, Natalia Vodianova,Karolina Kurkova, Sienna Miller, Alessandra Ambrosio, Rania Raslan, Bridget Hall, Sophie Dahl, Eva Riccobono, Yamila Diaz-Rahi, Filippa Hamilton, Valentina Stilla, Enrico Le Verso, Alessandro Gassman, Tomasino Ganesh, Marcelo Boldrini, Jak Krauszer, Stephan Ferrara, Ajay Lamas 2004 Nick Knight à Londres, Angleterre Adina Fohlin, Amanda Moore, Jessica Miller, Natalia Vodianova, Karolina Kurkova, Mariacarla Boscono, Esther de Jong, Frankie Rayder, Liberty Ross, Dewi Driegen, Ai Tominaga, Pollyanna McIntosh, Alek Wek 2005 Patrick Demarchelier à Rio de Janeiro, Brésil Adriana Lima, Julia Stegner, Michelle Buswell, Erin Wasson, Marija Vujovic, Fillipa Hamilton, Liliane Ferrarezi, Valentina, Diana Dondoe, Isabeli Fontana, Naomi Campbell 2006 Mert and Marcus à Cap d’Antibes, France Jennifer Lopez, Gisele Bundchen, Guinevere Van Seenus, Kate Moss, Karen Elson, Natalia Vodianova 2007 Inez and Vinoodh en Californie Sophia Loren, Penelope Cruz, Lou Doillon, Naomi Watts, Hilary Swank 2008 Patrick Demarchelier à Shanghai, Chine Maggie Cheung, Agyness Deyn, Lily Donaldson, Du Juan, Doutzen Kroes, Catherine McNeil, Mo Wan Dan, Sasha Pivovarova, Coco Rocha, Caroline Trentini, Gemma Ward 2009 Peter Beard à Abu Camp/Jack’s Camp, Botswana Daria Werbowy, Emanuela De Paula, Isabeli Fontana, Lara Stone, Rianne Ten Haken, Malgosia Bela, Mariacarla Boscono 2010 Terry Richardson à Bahia, Brésil Daisy Lowe, Georgina Stojiljokovic, Rosie Huntington, Eniko Mihalik, Catherine McNeil, Ana Beatriz, Abbey Lee Kershaw, Marloes Horst, Lily Cole, Miranda Kerr, Gracie Carvalho 2011 Karl Lagerfeld à Paris, France Bianca Balti, Eliza Sednaoui, Freja Beha Erichsen, Isabeli Fontana, Magdalena Frackowiak, Anja Rubik, Abbey Lee Kershaw, Lakshmi Menon, Heidi Mount, Erin Wasson, Natasha Poly, Lara Stone, Daria Werbowy, Iris Strubegger, Jeneil Williams, Baptiste Giabiconi, Sebastian Jondeau, Brad Kroenig, Garrett Neff, Jake Davis 2012 Mario Sorrenti à Murtoli, Corse Isabeli Fontana, Natasha Poly, Saskia De Brauw, Lara Stone, Joan Small, Guinevere Van Seenus, Malgosia Bela, Edita Vilkevictiute, Kate Moss, Milla Jovovich, Margareth Made, Rinko Kikuchi 2013 Steve McCurry à Rio de Janeiro, Brésil Isabeli Fontana, Adriana Lima, Sonia Braga, Marisa Monte, Elisa Sednoui, Petra Nemcova, Hanna Ben Abdesslem, Liya Kebede, Karlie Kloss, Kyleigh Kuhn, Summer Rayne Oakes 2014 Célébrations du 50e anniversaire du Calendrier à Milan Calendrier 1986 de Helmut Newton, à Monte-Carlo et dans le Chianti Antonia Dell’Atte, Susie Bick, Betty Prado 2015 Steven Meisel à New York, États-Unis Karen Elson, Anna Ewers, Isabeli Fontana, Gigi Hadid, Candice Huffine, Adriana Lima, Sasha Luss, Cameron Russel, Joan Smalls, Natalia Vodianova, Raquel Zimmerman 2016 Annie Leibovitz à New York, États-Unis Yao Chen, Natalia Vodianova, Kathleen Kennedy, Agnes Gund and Sadie Rain Hope-Gund, Serena Williams, Fran Lebowitz, Mellody Hobson, Ava Duvernay, Tavi Gevinson, Shirin Neshat, Yoko Ono, Patti Smith, Amy Schumer 2017 Peter Lindbergh à Berlin, Los Angeles, New York, Londres et au Touquet Jessica Chastain, Penelope Cruz, Nicole Kidman, Rooney Mara, Helen Mirren, Julianne Moore, Lupita Nyong'o, Charlotte Rampling, Lea Seydoux, Uma Thurman, Alicia Vikander, Kate Winslet, Robin Wright, Zhang Ziyi . Invitée spéciale Anastasia Ignatova 2018 Tim Walker à Londres, Royaume-Uni Adut Akech, Adwoa Aboah, Alpha Dia, Djimon Hounsou, Duckie Thot, Jaha Dukureh, King Owusu, Lil Yachty, Lupita Nyong’o, Naomi Campbell, RuPaul, Sasha Lane, Sean “Diddy” Combs, Slick Woods, Thando Hopa, Whoopi Goldberg, Wilson Oryema, Zoe Bedeaux










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